Katherin Jara Cáceres
Lorsque nous permettrons à Dieu d’occuper la première place dans notre vie, nous prendrons alors conscience qu’il a déjà rempli beaucoup de nos espaces vides et de nos besoins.
L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. » (Ps 23.1)
« Je ne manquerai de rien ». Une telle affirmation ne laisse aucune place à la remise en question ! Mais que veut-elle dire ? Simplement que si le Seigneur est mon berger, alors, je ne manquerai de rien. Absolument de rien1.
Il m’est arrivé souvent de penser à cela ! Mais bien souvent, les questions suivantes me passaient par l’esprit : « Si la Bible mentionne une telle promesse, alors pourquoi n’ai-je toujours pas reçu les choses que je demande à Dieu depuis si longtemps ? Pourquoi mes résultats scolaires ne sont-ils pas meilleurs que ça ? Pourquoi me manque-t-il de l’argent ? Et pourquoi Dieu ne m’accorde-t-il pas les autres choses que j’espère encore ?»
C’est ici que l’analyse d’un texte aussi connu prend toute son importance.
Si nous avons encore l’impression qu’il nous « manque quelque chose », c’est sans doute pour diverses raisons, dont la suivante : nous ne manquons pas vraiment de ce que nous pensons manquer.
Et j’insiste sur ce point ! En raison de notre nature humaine, il nous est tout à fait possible de penser que nous manquons de certaines choses… alors que ce n’est vraiment pas le cas. Parce que nous sommes victimes d’une société de consommation et en raison de la portée limitée de notre vision, nous finissons par nous en convaincre et par croire le contraire. En ceci, je ne fais pas référence aux besoins fondamentaux de la vie ou à la résolution des problèmes de santé que nous pouvons avoir, car Dieu nous dit clairement qu’il veut que nous ayons la vie et la santé en abondance.
Il est possible que nous priions pour des choses spécifiques depuis longtemps. Il se peut que nos requêtes portent sur quelque chose qui, en réalité, n’est pas vraiment un besoin ou ce que Dieu désire pour notre vie. Ou simplement que ce ne soit pas le moment propice. Dans ce cas, acceptons-nous facilement un message de Dieu comme celui-ci : « Non, mon fils/ma fille. Ce n’est pas le moment de fréquenter quelqu’un. Concentre-toi sur tes études, obtiens de bonnes notes, et tu finiras par trouver un partenaire pour la vie » ? Il est très probable qu’un tel message ne fasse pas notre affaire et que nous l’écartions d’un revers de main – surtout si nous avons rencontré quelqu’un qui semble être un bon candidat !
De même, lorsque nous demandons à un bon ami son avis, nous l’acceptons volontiers s’il correspond à nos intérêts. En revanche, s’il n’est pas conforme à nos idées ou à nos projets de vie, nous avons tendance à le remettre en question, voire à chercher à le contrer en trouvant une solution plus conforme à nos attentes.
Des outils divins pour nous guider
Bien que Dieu n’utilise pas le téléphone pour nous appeler et qu’il n’existe pas de WhatsApp pour nous transmettre ses suggestions, il nous fournit des outils tels que la prière et l’étude de la Bible, lesquelles nous guident et nous aident à comprendre ses plans pour nos vies. En outre, Dieu utilise souvent différentes personnes – pasteurs, dirigeants, conseillers, profs, etc. – pour nous guider. Il est toujours prêt à nous donner ce qui est le mieux pour nous, comme nous le rappelle sa Parole : « Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » (Jr 29.11)
Si nous pensons qu’il nous manque quelque chose mais que nous ne l’obtenons pas – même lorsque nous sommes convaincus de notre besoin – eh bien, l’heure est venue de nous arrêter, de méditer sur le verset 1 du psaume 23, et de prier pour obtenir la sagesse. Si nous nous réclamons de la promesse de Jacques 1.5, Dieu nous accordera une sagesse abondante pour comprendre, et pour accepter qu’il est fort possible que notre impression de « manque » soit fausse. Lorsque nos prières ne se limiteront plus à ce que nous désirons ou à ce que nous pensons manquer, nous pourrons alors accepter que lorsque Dieu est notre tout, nous n’avons besoin de rien d’autre. Et c’est ainsi que la volonté de Dieu pour notre vie deviendra notre volonté.
Il est parfois difficile d’accepter ce processus – surtout si notre santé ou notre vie est en jeu. Cependant, en nous plongeant dans la présence de Dieu, nous serons capables d’accepter, avec gratitude et sérénité, même un pronostic difficile et décourageant. En réfléchissant à la souffrance et à la mort du Christ, nous comprendrons que, même dans la douleur, Dieu est aux commandes et peut transformer la douleur en bénédiction
Il est difficile de comprendre que nous avons déjà tout de Dieu, et que nous n’avons peut-être besoin de rien d’autre. La nature humaine nous rend réticents à accepter le plan de Dieu plutôt que celui que nous avons établi pour nous-mêmes. C’est une lutte permanente que d’apprendre à vivre sans ce dont nous pensons avoir besoin et d’accepter ce que Dieu a en réserve pour nous. Jésus nous exhorte à demander, à chercher, et à frapper (Mt 7.7-11), et l’apôtre Paul nous implore de prier « sans cesse » (1 Th 5.7). Pourquoi devons-nous toujours chercher à nous conformer à la volonté de Dieu ? Simplement parce que nos désirs peuvent parfois aller à l’encontre de sa volonté, et ne pas être les meilleurs pour nous.
Ce n’est pas que nous ne devions pas rêver. Loin de là ! Dieu veut que nous aspirions à une vie abondante, que nous en rêvions, et que nous en jouissions. Toutes ces aspirations doivent toutefois s’articuler autour d’un objectif plus vaste : être en Jésus-Christ. Dans sa sagesse, Dieu sait ce qui nous mènera ou ne nous mènera pas sur ce chemin.
Apprendre à accepter le plan de Dieu
Lorsque nous prions, il se peut que l’objectif que nous avons en tête ne corresponde pas au plan que Dieu a en tête pour nous, ou que Dieu n’ait pas prévu d’exaucer maintenant nos requêtes. Cependant, alors que nous attendons la réponse de Dieu, nous avons pour défi d’apprendre à accepter son plan tel qu’il nous le présente, car chaque décision que nous prenons peut nous éloigner ou nous rapprocher de son plan initial. Et quel est ce plan ? Que nous soyons tous sauvés ! Notre défi consiste à trouver refuge en lui et à apprendre à vivre dans sa grâce.
Dieu nous fait cette promesse : « Ma grâce te suffit » (2 Co 12.9). La grâce de Dieu devrait être la seule source qui remplit les espaces vides que nous pensons avoir. Lorsque nous comprendrons que Dieu doit occuper la première place dans notre vie, nous prendrons alors conscience qu’il a déjà rempli beaucoup de nos espaces vides et de nos besoins. Et nous serons en mesure d’identifier et de comprendre quels sont nos véritables besoins.
Il serait donc bon pour chacun d’entre nous de nous poser les questions suivantes : Dieu est-il mon berger ? Remplit-il en priorité ma vie ? Est-ce que je vis chaque jour sous sa grâce ? Est-ce que j’écoute constamment sa voix ? Si je ne sens pas encore que la grâce de Dieu me suffit ? Est-ce que j’accepte alors le défi d’apprendre à vivre de cette grâce au quotidien ? Cette acceptation pourrait-elle m’aider à ne plus avoir l’impression qu’il me manque toujours quelque chose dans ma vie ?
La meilleure solution consiste à nous appuyer sur Dieu aujourd’hui, et jour après jour. Comme quelqu’un l’a dit, « Vous aurez tout de Dieu quand il aura tout de vous »2. Le plus grand défi de notre vie, c’est d’apprendre à être patient quand la réponse de Dieu est « Attends » ou « Pas maintenant ». Lorsque notre être le plus profond lui appartiendra pleinement, alors, nous ne manquerons de rien.
Katherin Jara Cáceres titulaire d’un master en sciences expérimentales de l’université catholique de ValparaÃso, au Chili, est professeure de sciences et de chimie à l’université Mayor, à Santiago du Chili. Son courriel :Â
Citation recommandée
Katherin Jara Caceres, « Je ne manquerai de rien », Dialogue 34 (2022/3), p. 17-19
Notes et références
1. Nino Paucar [@ninopaucar], 27 août 2011, Tu tendrás todo de DIOS cuando el tenga todo de ti [Tweet], Twitter, https://mobile. twitter.com/ninopaucar/status/103894547234435072.
https://dialogue.adventist.org/fr/3758/je-ne-manquerai-de-rien