S’approcher de Dieu ne se fait jamais tout seul ; c’est plutôt l’œuvre de Dieu lui- même. Il nous ne nous attire pas seulement par l’amour, mais aussi par la bonté.
Au milieu des gros titres des médias, la prière constitue notre ligne téléphonique vers Dieu. C’est par elle que nous pouvons faire l’expérience de la joie de l’amitié avec le Créateur (Jn 15.16). La prière, c’est aussi écouter Dieu et entendre sa voix1. Dans cet article, nous allons nous focaliser sur la manière dont nous pouvons entendre Dieu plus distinctement au-dessus de l’effervescence et de l’agitation de la vie moderne. Le verbe akouó (« entendre ») paraît plus de 400 fois dans le Nouveau Testament, lequel a été écrit, en fait, à l’intention des disciples du Christ à travers la Méditerranée. La plupart des premiers chrétiens étaient des travailleurs pauvres et illettrés2. Voici ce que Jésus nous rappelle dans Luc 11.28 : « Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui l’observent3 ! » Lire et écouter la Parole de Dieu est le premier moyen d’entendre la voix de Dieu – que ce soit par le biais d’une appli ou des pages imprimées du Nouveau Testament.
Cette Parole a une puissance et un impact vivifiants. Plus nous l’entendons, plus notre foi grandit (Jn 6.63 ; He 4.12 ; Rm 10.17). En outre, plus nous entendons Dieu nous parler, plus nous avons envie de lui parler ! L’écoute de la Parole commence et poursuit le cheminement vers la transformation de la vie4. Cette Parole révèle la majesté du caractère de Dieu, déploie le plan du salut, et révèle l’implication profonde de Dieu dans l’histoire de l’humanité (Ex 34.6 ; 2 Tm 3.15). En tant que disciples du Christ, nous devrions rechercher la Parole (Ps 119.2), la serrer dans notre cœur (Ps 119.11), nous en réjouir (Ps 119.14), l’écouter et nous en instruire (Ps 119.7,12,26,29), la chanter (Ps 119.54), en faire nos délices (Ps 119.24), louer Dieu pour elle (Ps 119.48), et marcher selon ses préceptes (Ps 119.1,32). Dieu est prêt à parler… pourvu que nous soyons prêts à écouter !
Jésus : la bouée de sauvetage de dieu dans l’histoire
Nous avons entendu Dieu d’une manière inégalée à travers Jésus, la bouée de sauvetage de Dieu, telle que révélée dans sa Parole et dans l’histoire de l’humanité (Lc 24.27 ; He 1.2,3). Il n’y a aucune autre voix sur la planète qui puisse parler au cœur humain comme celle de Jésus. Nous entendons sa voix d’un bout à l’autre des Écritures, certes, mais surtout alors que nous nous focalisons sur Matthieu 11.28,29 : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes5. » L’invitation de l’Évangile se trouve toujours dans ce mot riche, extraordinaire : « Venez ». Malgré notre état de pécheurs, nous pouvons toujours venir à Jésus. Cette invitation qu’il nous lance est à la fois remarquable et radicale. J’ai partagé cette invitation lors d’une campagne d’évangélisation à Séoul, en Corée du Sud. Et j’ai vu des étudiants s’avancer pour donner leur vie à Jésus. Rien que d’y penser, j’en ai encore la chair de poule ! Lorsqu’on lance un tel appel au cœur humain, le Saint-Esprit agit avec puissance (Za 4.6).
À l’époque de Jésus, les gens étaient spirituellement, émotionnellement, mentalement et physiquement fatigués de l’oppression et des impôts romains, de l’enseignement religieux légaliste, des aléas de la vie. Par le biais de la métaphore du « joug », Jésus invite ses auditeurs et nous-mêmes à entrer dans un partenariat avec lui. Un joug, c’est un dispositif en bois utilisé pour maîtriser la force des bœufs. Jésus invite donc ses auditeurs et nousmêmes aujourd’hui à prendre sur nous son joug6. Ce joug n’est pas lourd (Mt 11.28-30) ; il produit plutôt joie et plaisir dans le contexte des invitations du Seigneur : « Venez à moi » et « recevez mes instructions » (voir Mt 11.28,29 ; Jn 6.35). Plus nous venons à Jésus, plus nous pouvons apprendre de lui et approfondir notre partenariat avec lui. Ellen White l’exprime en ces termes : « Aussi longtemps que nous transmettons, nous continuons de recevoir ; et plus nous donnons, plus nous recevons7. »
Dieu nous parle aussi par l’intermédiaire du SaintEsprit. Le ministère du Saint-Esprit s’effectue toujours en harmonie avec les Écritures, car il consiste à exalter Jésus et à rendre témoignage de lui (Jn 15.26 ; 16.13,14). Le Saint-Esprit atteste que nous sommes enfants de Dieu ; parle à notre esprit ; nous donne perspicacité et compréhension ; dirige nos pensées ; et nous assiste même pendant notre sommeil (Jb 33.14,15 ; Ps 42.9 ; Pr 2.6 ; Jn 14.26 ; Ac 27.23-25 ; Rm 8.16). Les pensées qu’il nous insuffle, la direction qu’il clarifie pour nous, peutêtre même les visions qu’il nous donne seront toujours en harmonie avec les enseignements des Écritures, car non seulement il exalte Jésus, mais il est aussi celui qui a inspiré la sainte Parole de Dieu (2 Tm 3.16). Ainsi, le Saint-Esprit nous incitera à accomplir des actes de bonté, à utiliser nos dons spirituels au service des autres, à partager l’Évangile avec un ami, à prier pour une personne dans le besoin, à partager et à montrer l’amour de Dieu de bien d’autres manières. Plus nous exercerons notre foi en Jésus, plus sa voix nous sera familière et précieuse.
Nous entendons aussi Dieu nous parler à travers autrui. Voici ce que Paul déclare dans 2 Corinthiens 7.6 : « Mais Dieu, qui console ceux qui sont abattus, nous a consolés par la venue de Tite ». Ainsi, Dieu agit par l’intermédiaire de personnes. Les personnes pieuses peuvent être une source de conseils, d’encouragement et de force. Beaucoup de ces bonnes personnes se trouvent dans les églises que nous fréquentons, de sorte que nous entendons aussi Dieu nous parler par l’intermédiaire du corps du Christ. En ce qui me concerne, ma femme est la première personne que Dieu utilise pour me parler. C’est une personne au cœur tendre, et animée d’une sagesse toute de piété. L’écouter m’aide toujours à y voir plus clair. Je me souviens d’un problème que j’ai eu alors que j’exerçais mon ministère de pasteur. L’église était divisée quant à son orientation future et les gens ne savaient trop que faire. Ma femme m’a rappelé de leur citer les Écritures, de diriger sans cesse leur regard vers les Écritures, et d’exalter constamment les Écritures. En bien, ça a fait toute la différence ! Dieu a parlé si simplement et si magnifiquement que l’église a enfin discerné ce qu’il fallait faire ensuite. Il y a sans doute dans votre vie des personnes que Dieu a placées là pour vous offrir une oreille attentive et une étincelle de sagesse empreinte de piété afin de vous aider sur le chemin de la vie.
Écouter dieu, c’est important !
Pourquoi est-il important d’écouter Dieu ? Parce que par l’intermédiaire de son Saint-Esprit, il travaille toujours activement au milieu de la souffrance dans les pays déchirés par la guerre, dans les différentes crises communautaires et sociales, ainsi que dans la vie de chaque individu. Dieu, nous rappellent les Écritures, est invisible (He 11.27). Comme il éclaire tout être humain (Jn 1.9), nous savons qu’il agit par le biais d’agences humanitaires et gouvernementales, ainsi que par une myriade d’autres façons qu’il m’est impossible de décrire ou de comprendre. Alors que les médias sociaux sont partout, Dieu seul est omniprésent (Pr 15.3 ; Es 57.15). C’est pourquoi nous sommes appelés à vivre par la foi et non par la vue (2 Co 5.7). Continuons à prier pour les différentes organisations humanitaires, les travailleurs de première ligne, les premiers intervenants, les équipes de secours, les soignants, et à leur prêter main-forte. La prière est efficace parce que Dieu l’est bien plus encore.
Jacques nous rappelle : « Approchez-vous de Dieu et il s’approchera de vous » (Jc 4.8). Nous aurions peutêtre préféré que Jacques écrive « Dieu s’approchera de vous lorsque vous serez dans la détresse » ou « Dieu s’approchera de vous lorsque vous l’invoquerez ». Dieu s’approche effectivement de nous lorsque nous sommes dans la détresse et que nous l’invoquons (Ps 20.2 ; 50.15 ; 91.15). Cependant, dans ce verset, Jacques place la responsabilité sur nous. On peut être aussi proche de Dieu qu’on le souhaite ! Dieu agit en réponse à notre rapprochement – un rapprochement que nous ne pouvons pas faire par nous-mêmes. En d’autres termes, ce rapprochement n’est jamais auto-généré, mais est plutôt l’œuvre du Père même (Jn 6.44). Dieu ne nous attire pas seulement par l’amour, mais aussi par la bonté (Jr 31.3). Il y a une réciprocité divine dans notre relation avec Dieu. Notre Père agit en fonction de notre besoin ; cependant, la prise de conscience de notre besoin est elle-même l’œuvre du Saint-Esprit en nous. Dieu cherche désespérément à entrer en contact avec nous !
Lorsque je voyageais le long de la côte centrale de l’État de la Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, j’avais l’habitude d’écouter une station de radio chrétienne locale. Cependant, lorsque je me dirigeais vers Sydney, je m’éloignais de la tour de transmission de cette station FM, de sorte que le son se mettait à grésiller de façon irrégulière. Mais lorsque je reprenais l’autoroute en direction de chez moi, le signal redevenait plus fort, et je pouvais de nouveau entendre et apprécier ma station préférée. On pourrait alors suggérer que, de la même manière, la voix de Dieu s’affaiblit lorsque nous nous éloignons de lui. Mais je ne suis pas d’accord ! À mon avis, Dieu parle plus fort encore lorsque nous commençons à nous éloigner de lui parce qu’il veut absolument nous sauver (Jn 12.32). Bien que sa voix s’affaiblisse au fur et à mesure que la distance entre lui et nous s’accroît, il ne cesse jamais de nous appeler (2 P 3.9). Si nous faisons demi-tour dans la confession et la repentance et revenons à lui, nous entendrons à nouveau sa voix, plus claire et plus forte (1 Jn 1.9). Grâce à la ligne téléphonique de Dieu, nous pourrons approfondir notre partenariat avec lui en raison de tout ce que la bouée de sauvetage céleste a accompli pour nous.
Kayle B. de Waal Titulaire d’un doctorat de l’université d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, est directeur de l’éducation, ainsi que coordinateur du discipulat et du ministère de la Prière pour la Division transeuropéenne de l’Église adventiste, située à St. Albans, au Royaume-Uni. Son courriel :
Citation recommandée
Kayle B. De Waal, « Entendre La Voix De Dieu Au-Dessus Des Gros Titres », Dialogue 35 (2023/2), p.
Notes et références
1 Philip Yancey, Prayer: Does It Make a Difference?, Nashville, Tenn., Zondervan, 2006, p. 46.
2 James S. Jeffers, The Greco-Roman World of the New Testament Era: Exploring the Background of Early Christianity, Downers Grove, Ill., IVP Academic, 1999, p. 245-249.
3 Tiré de la Nouvelle Bible Segond.
4 Selon J. Gary Millar, notre union avec le Christ conduit à notre transformation à sa ressemblance, Changed Into His Likeness: A Biblical Theology of Personal Transformation, D. A. Carson, éd., vol. n° 55, New Studies in Biblical Theology, Downers Grove, Ill., IVP Academic, 2021, p. 36.
5 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Louis Segond 1910.
6 Michael J. Wilkins, Matthew, NIV Application Commentary, Grand Rapids, Mich., Zondervan Academic, 2003, p. 424, 425.
7 Michael J. Wilkins, Matthew, NIV Application Commentary, Grand Rapids, Mich., Zondervan Academic, 2003, p. 424, 425.
8 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 363.
https://dialogue.adventist.org/fr/3828/entendre-la-voix-de-dieu-au-dessus-des-gros-titres